Projection : Les inoubliables

Projection
Photo lucille B 1

samedi 20 septembre
19.00u - 20.00u

Prix: Gratuit - Gratis - Free Langue: VOstFR Lieu: Scène

Presentations

Dans ce film, réalisé par Lucile Bertrand en 2024, treize femmes interprètent dans leur propre langue les textes de vingt-cinq poétesses de continents et d'époques différents, qui ne se sont jamais connues et partagent pourtant des préoccupations similaires.

Construit en huit scènes, qui sont autant de chapitres, le scénario n'est construit que sur ces poèmes qui se répondent, produisant une succession de conversations sur les contraintes imposées aux femmes, sur les guerres et les luttes, mais aussi sur l'écriture et les frontières dans la langue, sur la relation aux autres et la place à occuper dans le monde.

Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, même si l'enchaînement des conversations en forme poétique finit par construire un long récit ouvert, aussi ouvert que peut l'être la poésie, qui produit « des images sans image ».

Les scènes se déroulent principalement dans des espaces abstraits, laissant la part belle à l'écoute des langues et à la lecture des sous-titres — car le sous-titrage restitue le sens de cette conversation multilingue et permet d'entendre la musicalité et le rythme propres à chaque langue, si essentiels dans l'écriture poétique.

Scénario et réalisation : Lucile Bertrand
Assistante à la réalisation : Zoé Brichau
Cheffe opératrice et étalonnage : Marie Merlant
Preneuse de son : Liza Thiennot
Montage image : Léole Poubelle
Montage sonore et mixage : Marc Doutrepont

Les interprètes sont d'origines diverses : Janet Avanesian (arméno-iranienne), Natalia Blanch (argentine), Veronica de Giovanelli (italienne), Sheury dos Santos Vieira (brésilienne), Hala El-Mohor (palestinienne), Natalia Kolyagina (russe), Violaine Molitor (belge), Anne-Marie Ndenzako (burundaise), Olga Pugach (ukrainienne), Anne Schiltz (luxembourgeoise), Mariko Sho (japonaise), Anna Stüler (allemande et anglaise), Tatiana Wolska (polonaise).

Poèmes de Chika Sagawa (japonaise), Nella Nobili (italienne), Forough Farrokhzâd (iranienne), Véronique Wautier (belge), Nadine Cail (française), Alfonsina Storni (argentine), Hélène Cadou (française), Emily Dickinson (américaine), May Ayim (allemande-ghanéenne), Saniya Saleh (syrienne), Marie-Louise Sibazuri (burundaise), Esther Nirina (malgache, en français), Anna Akhmatova (russe), Selma Meerbaum-Eisinger (roumaine, en allemand), Wisława Szymborska (polonaise), Zuzanna Ginczanka (ukrainienne, en polonais), Victoria Amelina (ukrainienne), Fadwa Tuqan (palestinienne), Anise Koltz (luxembourgeoise, en français), Rose Ausländer (allemande), Noémia de Souza (mozambicaine), Nāzik al-Malā'ika (irakienne), Ingeborg Bachmann (autrichienne), Maria Gabriela Llansol (portugaise), Adrienne Rich (américaine).

Le film a reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (arts plastiques), du Centre Audiovisuel de Bruxelles (CBA), d'Été 78 et de Kahle Acoustics.

1 Lucile Bertrand Les Inoubliables Janet Farrokhzad Aimer
2 Lucile Bertrand Les Inoubliables Natalia Storni Se Taire
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7 Lucile Bertrand Les Inoubliables Avec L Ombre
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Intervenant·es

Lucile Bertrand

Lucile Bertrand

Née en France en 1960, l'artiste plasticienne Lucile Bertrand vit et travaille entre Paris et Bruxelles depuis 2001, après avoir passé six ans à New York. Elle expose régulièrement en Europe, aux États-Unis et en Asie. Son travail se construit autour de problématiques liées à la violence des guerres et à leurs conséquences, à la migration et l'inégalité face aux frontières, ainsi qu'à l'exploitation de la planète comme du vivant. Ses créations se caractérisent par des lignes pures et une économie de moyens qui n'en recèlent pas moins une profondeur sémantique considérable. Qu'il s'agisse de tragédies quotidiennes ou de catastrophes à grande échelle, ses métaphores visuelles mettent en avant un paysage subtil et nuancé de crises politiques et humaines. Lucile Bertrand revendique de travailler lentement. Elle aime autant s'enfermer longuement dans son atelier pour mûrir des recherches souvent nourries de littérature, de sociologie et de philosophie, que de travailler in situ à partir de l'histoire des lieux ou avec des personnes qui partagent avec elle leurs récits de vie — ce qui requiert également du temps et un engagement personnel. Entre cartographies et paysages, ses dessins sont aussi des portraits en creux : ils restituent les récits de personnes singulières à travers lesquels l'artiste aborde des problématiques vastes et plurielles. Ses dessins, comme une partie de son travail sur photo, impliquent une lecture au sens littéral du terme car beaucoup d'entre eux contiennent du texte, issu de ses recherches ou de ses rencontres. Cependant, elle s'efforce de ne conserver que ce qui peut suffire à rendre compte d'une situation ou bien à en interroger le sens. Factuel et dénué d'adjectif, le texte tient le pathos à distance. S'il y a émotion, c'est dans ce qui surgira à la lecture du texte et dans sa compréhension. L'artiste procède souvent par séries thématiques et, malgré la récurrence de ses préoccupations, elle recourt à une grande diversité de formes — travaux sur papier, sculptures, vidéos, installations in situ, installations sonores — et de techniques.