Ce texte de Karelle Ménine a pour volonté de donner voix à celles et ceux qui ont traversé l’histoire. À travers 18 histoires découvertes dans des archives publiques ou privées, elle nous emmène dans une histoire de partage et elle nous livre là “ces vies retrouvées” comme l’écrit si bien Arlette Farge. Avec son texte à fleur de peau elle nous émeut car elle nous laisse entendre ces témoins du passé avec l’impression que ces voix résonnent encore.
Les récits que Baptiste Gaillard développe de livre en livre décrivent des scènes sans personnages, dans lesquelles seuls des processus anonymes adviennent : germination, pourrissement, mouvement des fluides, expansions, délitements. La blancheur du titre de ce nouveau texte fait songer à l’aveuglement qui précède l’évanouissement. Les phénomènes étudiés dans ce long poème sont situés à la limite du discernable. Quasi inaudibles, à peine visibles, furtifs, évanescents, ils se succèdent en s’annulant. Rien ne semble en résulter qu’un devenir incertain, dont la finalité reste indéchiffrable.
Entre le cri et le silence, La Plaie de l’aube cherche à saisir, par l’embrasement de la langue, ce qui se dessine sous la fin du monde. Cette poésie est faite de fractures et tordue par le poids des vides dont elle cherche à s’extraire : elle s’ancre dans la résistance à l’ordre colonial, capitaliste et hétéropatriarcal.
Isabelle Gaudet-Labine se fait l’oracle moderne d’un monde en déliquescence. Fort de sa langue à la fois mordante et lumineuse, Rien ne sera parfait s’impose comme un manifeste. Isabelle Gaudet-Labine y pose avec intensité la question essentielle de notre relation au futur compromis. Sa réponse, loin des certitudes faciles, est lucidité douloureuse, espoir têtu, conscience des abîmes et célébration obstinée des possibles.
Naomi Musenga, devenue le symbole du syndrome méditerranéen, un préjugé raciste qui consiste à penser que les femmes noires et arabes supportent plus la douleur que les autres, puisqu’elles sont fortes, des Queens, comme on dit.
En reine du royaume de la solitude, un soir de décembre 2017 Naomi appelle le Samu en détresse. La suite on la connaît. Le racisme est un poison qui tue.
"Un solo de guitare comme ça
Ça ne se baisse pas
Une voix comme celle-là
Ça ne chante pas, ça prêche
Something is holding me back"