Poëtische en muzikale wandeling: Du côté de la Friche Josaphat

Buiten
240518 GENEDB 225

zaterdag 20 september
15.00u - 16.00u

Prijs: Gratuit - Gratis - Free Taal: Frans Plaats: Buurt

Meeting point: directly at 15:00 at La Friche Josaphat - 152 avenue Gustave Latinis, 1030 Schaerbeek

Or from 13:30 in front of Les Halles de Schaerbeek for a tuk-tuk ride (subject to availability).

Met

Geneviève de Bueger & Timothé de Bueger

Presentaties

Een literaire en onbewuste onderdompeling. Terwijl u midden in de braakliggende terrein zit, wordt u uitgenodigd om Brussel vanuit een ander perspectief te bekijken, op een andere schaal van kijken en tijd. Dramaturgie: Julie Goldsteinas
Jusqua larbre Genevieve de Bueger

We delen een fragment uit de bundel Jusqu'à l'arbre van Geneviève de Bueger met u:

Quand a priori personne n’a voulu de toi, tu t’installes où c’est possible. Où se trouve la nourriture. Où tu at- terris. Tu ne demandes pas grand-chose. Tu ne prévois pas qu’on te donne quoi que ce soit. Tu prends une place à la taille de ton corps. Ta vie s’impose comme ça.

L’exubérance timide de la friche au sortir de l’hiver, ces entrelacements de veines, ce nœud de couleurs en- core pâles, cet ordonnancement qui n’obéit à aucune autre règle que de vivre à sa façon, mais avec les autres, t’étonnent. Mais ce qui t’étonne encore plus, devant ce fouillis, c’est qu’en lui tu te reconnaisses. Ces jets timides sont les mêmes dans ton ventre, sous ton grand corps de caverne. Devant toi, ta force cachée sous tes vêtements et sous cette carcasse humaine apparaît au grand jour, cintrée dans ce manteau de haie, ces atours de pelouse.

Avant, nous bâtissions des murs autour de la ville pour nous séparer du monde opaque et imaginaire de la forêt. Aujourd’hui, nous plantons des micro-forêts sauvages au cœur de la ville pour nous sauver de notre époque et de l’urgence climatique.

Dans la forêt primaire, le sol ne se ratisse pas. Les pommes de pin ne jouent plus seules. Sous les jupes des arbres, un entresol, aérien et solide, prend forme. Les branches mortes t’accueillent méli-mélo. Tes jambes tournent folles, ton corps avance en soubresauts.

Le cœur de la ville se démultiplie en racines surgies çà et là. Le cœur de la ville est un petit territoire où peut naître une micro-forêt primaire. Le cœur dans le corps loge la chaleur, les sentiments et les palpitations. La micro-forêt s’installe là, exactement. Il n’y a pas de cœur de la ville, la ville est un amoncellement de quartiers, de zones, d’espaces, de talus, de béton, de crasse. Dans chaque quartier, dans chaque zone du quartier, dans l’espace entre le talus et le béton, sur le talus entre le béton et l’espace vierge, un cœur surgit. On ne sait pas pourquoi là exactement, ni la véritable raison.

Au creux du pré le matin, sur ses hauteurs pour la sieste, dans la descente à seize heures, derrière les arbres le soir. Depuis la maison, je suivais leur arpentage régulier et immobile comme une pirouette de la terre. L’hiver, j’attendais ce jour béni du retour à l’air libre, leurs pre- miers pas étourdis après les mois d’étable, leurs sauts de joie et leurs ruades désarticulées qui dévalaient la pente. Nous partagions l’euphorie de courir dehors, de sen- tir sous nos pieds l’irrégularité du sol, l’air frais, après l’enfermement.

Sans heurter mes proches, imperceptiblement, je change de mode d’exis- tence et de mode de perception. Ma vision du monde et de moi-même se transforme. J’ai déballé comme un cadeau ce bien invisible que je trimbalais comme une tare : le savoir et l’imagination ne font qu’un.

Naïa, comme toutes les vaches du troupeau, fera un veau par an, depuis ses trois ans et demi jusqu’à ses quinze ans. La gestation dure neuf mois, exactement comme nous, mais sans tout le tralala. Le petit veau reste six à huit mois avec sa mère. Puis il part à l’abattage, pas très loin de la ferme. C’est comme ça. Quand on lui prend son veau, la vache ne s’en rend pas compte tout de suite. C’est quand le veau ne vient pas téter qu’elle réalise. Elle meugle pendant tout un jour, toute une nuit.

Onze sprekers

Genevieve de Buegerc

Geneviève de Bueger

Geneviève de Bueger is auteur van leesperformances voor op specifieke plaatsen, performer en begeleidster van ecopoëtische schrijfworkshops. Ze publiceerde in verschillende collectieve werken, zoals Des vivants et des luttes bij Wildproject en Ogni erbaccia fa tinta, een museumbrochure die ze maakte met kunstenares en onderzoekster Amélie Giacomini. Jusqu’à l’arbre is haar eerste boek, gepubliceerd in de iF-reeks onder redactie van Antoine Wauters, bij uitgeverij Abrapalabra (2025). Ze heeft verschillende artistieke projecten gerealiseerd voor festivals in Brussel en Frankrijk, geïnspireerd door wat Gilles Clément het Derde Landschap noemt. Ze behaalde een master in Letteren, gespecialiseerd in Ecopoëtica en Creatie aan de Universiteit Aix-Marseille, waar ze ook de workshop Schrijven met het levende begeleidt.
Timothée de Bueger

Timothée de Bueger

Timothé de Bueger is een fluitist die in duo speelt met Geneviève de Bueger. Samen bieden ze een artistieke benadering die instrumentale muziek en poëzie combineert, vaak in interdisciplinaire of peformancecontexten. In zijn rol, die zich richt op het muzikale fluitspel, voegt hij een delicate en evocatieve klankdimensie toe aan de artistieke projecten die hij samen met Geneviève de Bueger uitvoert.